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Voreppe la Résistante

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La bataille de Voreppe par G. Boutin Le souvenir Français et les anciens combattants offrent à Luc Rémond un cadre comportant la Croix de Guerrre et la citation de Voreppe

  • La bataille de Voreppe, un fait d'arme historique

En mai-juin 1940, après avoir envahi les deux-tiers du territoire français, les avant-gardes allemandes vont tenter de forcer le seuil de Voreppe. Mais elles sont contenues très énergiquement et Voreppe résiste à l'envahisseur : la bataille de Voreppe entre dans l'Histoire et devient le verrou des Alpes

Le 20 juin, le haut commandement allemand communique son intention de faire jonction avec les Italiens à Chambéry et de s'emparer de Grenoble.
Une deuxième ligne de résistance française doit donc être créée de toute pièce sur l'Isère. La défense en est confiée au Général Cartier. On décide de tirer profit du rétrécissement naturel de la vallée de l'Isère au niveau, précisément, du seuil de Voreppe.

Une armée improvisée
Le général René Olry Commandant de l’armée des Alpes exclue tout prélèvement d'effectifs et de matériels sur le front des Alpes. Il faut donc récupérer tous les moyens humains disponibles pour renforcer le groupement du général Georges Cartier. On réussit à rassembler une vingtaine de bataillons avec des éléments épars de dépôts (coloniaux, aviateurs, marins...) de réservistes et d'éléments rescapés des combats du Nord-Est. La marine de Toulon fournit des batteries de marine... Une petite armée improvisée d'environ 30 000 hommes est ainsi réunie en une semaine, il faut y rajouter environ 130 canons. Le tout forme un ensemble disparate à valeur militaire incertaine et sans grande cohésion, bien peu capable d'affronter l'assaut d'une armée allemande aguerrie et disposant d'un matériel puissant. Le IIe bataillon du 104e Régiment d'artillerie lourde automobile vient à la rescousse.

Objectif : verrouiller la poche de Grenoble !
Le 22 juin au matin, une colonne de 150 chars de la 3e division de panzers, suivie d'éléments de la 7ème division motorisée tente de forcer le seuil de Voreppe. C'est dans cette situation désespérée que le général Georges Marchand, exploitant au mieux la topographie de la trouée de Voreppe,  verrouille la poche de Grenoble.

Par une nuit noire et sous une pluie torrentielle, un groupe de canons lourds tractés, dirigés par le bouillonnant capitaine Charles-Azaïs de Vergeron, parcourt 80 kilomètres tous feux éteints par les routes de montagne en moins de huit heures. À trois heures du matin, le général Marchand retrouve le groupe de Vergeron au pont du Drac.

Le 24 juin, le 16ème corps blindé allemand se déploie devant les troupes françaises bien camouflées. Ignorant la présence des canons français de longue portée, les blindés de la 3e Panzer se rassemblent et s’apprêtent à forcer la trouée de Voreppe. Durant tout l'après-midi les canons français neutralisent toutes les colonnes de véhicules arrêtés (mitrailleuses, chars, camions), occasionnent des pertes sérieuses et les obligent à faire demi-tour. Ils prennent aussi à partie neuf batteries de mortiers et de canons allemands qui tirent sur Voreppe et Grenoble et leur imposent de cesser les tirs. Ils dispersent les rassemblements de chars et incendient un dépôt de carburant.

La résistance de Voreppe sauve Grenoble de l'occupation
Jusqu'à la tombée de la nuit, l'artillerie reste maîtresse du champ de bataille. Les pertes ont été évaluées à plusieurs centaines de tués côté allemand contre une dizaine côté français (avec malgré tout de nombreux blessés). Elle interdit aux Allemands de briser la résistance de Voreppe avant l'armistice et sauve Grenoble de l'occupation.
Dans cette bataille défensive contre le 16e corps blindé allemand, l'artillerie du 14e corps d'armée a joué un rôle décisif.


  • La Croix de guerre pour Voreppe

Voreppe reçoit la citation à l'ordre de la Division et la Croix de guerre avec étoile d'argent citation en 1951 pour son rôle dans la défense de Grenoble :

« Voreppe, à la porte des Alpes et placée en 1940 dans une situation tactique d'une importance capitale pour la défense de Grenoble, s'est intégrée d'enthousiasme dans le dispositif défensif organisé sur son territoire. A contenu avec les éléments de l'armée des Alpes, pendant 3 jours, tous les assauts de l'ennemi, brisant les attaques vigoureuses, lui causant des pertes considérables, et lui barrant le passage jusqu'à la signature de l'Armistice. Organisant ensuite et constituant l'essentiel du maquis de Chartreuse, a mené, de 1943 à la Libération, la lutte clandestine avec autant d'héroïsme que d'abnégation, cachant les évadés, les patriotes, les réfractaires, les agents parachutés, les Israélites fuyant la persécution, faisant sauter les voies et harcelant à la mitrailleuse les convois allemands au prix de sacrifices considérables. A eu, pour ces faits, de nombreux déportés et otages, et des habitants torturés et pendus. Du fait des bombardements et des représailles, a eu près de 20 immeubles écrasés ou sérieusement endommagés. »  Citation de Voreppe – octobre 1951

Télécharger la Citation de Voreppe

La citation et la Croix de guerre sont exposés dans le hall d'accueil de la Mairie.